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Le changement est en marche. Mais le chemin à parcourir est encore long

Publié le 18 Avril 2024 - Mis à jour le 18 Avril 2024
BNP Paribas Asset Management

On a coutume de dire que les gens n’aiment pas le changement. C’est pourtant tout le contraire pour les investisseurs.

Le changement n’est qu’un autre terme pour désigner la transition, la rupture ou même la révolution. Et dès lors qu’un statu quo est remis en question, on peut voir apparaître de formidables opportunités.

Le monde connaît une multitude de transitions particulières, mais qui sont interconnectées et qui vont remodeler notre façon de vivre, de travailler et d’interagir. En considérant ce monde en pleine transition sous de multiples angles et en allant au-delà des évidences, les investisseurs pourraient être à même de réaliser des gains à long terme.

Une vision à long terme

Rares sont ceux qui contestent aujourd’hui le fait que, pour éviter une catastrophe environnementale, nous devons transformer la façon dont nous vivons sur notre planète. Il est également entendu que la décarbonation et les changements dans la manière dont les humains interagissent avec la biodiversité ne se produiront pas en un jour, mais que ces transitions prendront plusieurs dizaines d’années.

Lorsque l’on entreprend un tel parcours, il est naturel d’éprouver une certaine lassitude. Il se peut que nous nous trompions de direction à un moment ou à un autre, mais au bout du compte, la destination en vaut la peine. Les investisseurs souffrent peut-être eux aussi d’une certaine lassitude vis-à-vis du développement durable.

Sans pour autant remettre en cause leurs bonnes intentions, la détérioration de l’environnement économique a fait remonter à la surface d’autres préoccupations urgentes, notamment une inflation tenace, la hausse des taux d’intérêt et la possibilité d’une récession mondiale.

Comment relancer la dynamique ?

Dans ce contexte, il est essentiel de se rappeler que nous progressons. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’offre d’énergies renouvelables est en passe de dépasser les attentes, avec une augmentation d’un tiers de la capacité de production à mesure que les pays du monde entier accélèrent leur déploiement. Parallèlement à cela, un rapport des Nations unies sur la destruction de la couche d’ozone a montré que les efforts pour la protéger sont en train de porter leurs fruits et que sa reconstitution complète est en bonne voie

Il s’agit de deux victoires importantes qui montrent que l’ingéniosité et l’élaboration de politiques efficaces peuvent inverser les conséquences involontaires d’actions humaines passées.

En tant qu’investisseurs, nous devons rester obstinément optimistes et convaincus qu’investir dans des solutions durables et des entreprises respectueuses de l’environnement, des questions sociales et d’une bonne gouvernance (ESG) peut avoir un impact à la fois sur la planète et sur nos portefeuilles, même si la destination finale semble encore bien lointaine.

L’impératif de la circularité

À la nécessité de protéger notre environnement s’ajoute celle d’une transformation économique.

Pendant des milliers d’années, les humains ont prélevé sur la planète ce dont ils avaient besoin, sans reconstituer les ressources naturelles. Or, avec l’explosion de la population mondiale — qui est passée de 1 milliard de personnes en 1800 à près de 8 milliards aujourd’hui —, ce modèle économique « prendre, fabriquer, jeter » n’est plus soutenable.

Pour faire face à l’épuisement des ressources provoqué par les êtres humains, nous devons passer à un modèle économique plus circulaire, un écosystème de réduction, de réutilisation et de recyclage, capable de « répondre aux besoins de tous dans les limites des moyens de la planète ».

Pour les entreprises, cela signifie qu’elles devront optimiser leurs stratégies de fabrication : elles devront évaluer la circularité de leurs chaînes d’approvisionnement, c’est-à-dire savoir si leurs ressources sont entièrement renouvelables, si elles peuvent être valorisées à partir de produits mis au rebut et si leur durée de vie peut être prolongée. Et qu’elles vont devoir remettre en question leurs pratiques actuelles. Par exemple, le mouvement du « droit à la réparation » demande aux entreprises, en particulier dans le secteur technologique, de mettre fin à un système d’« obsolescence programmée » qui encourage les consommateurs à remplacer leurs appareils plus régulièrement que nécessaire.

Le passage à un modèle économique circulaire est renforcé par le pouvoir des citoyens : les consommateurs exigent une plus grande transparence des chaînes d’approvisionnement et ne veulent plus s’associer à des entreprises perçues comme faisant plus de mal que de bien.

Et cette transition économique est reconnue à juste titre comme créatrice de valeur par les investisseurs. Elle peut non seulement améliorer les performances en générant une meilleure efficacité commerciale ou grâce à des solutions circulaires innovantes, mais aussi contribuer à atténuer le risque d’exposition à des entreprises mises en cause pour de mauvaises pratiques commerciales — qui peuvent rapidement devenir virales sur les médias sociaux et nuire au cours de Bourse.

Évolution de la démondialisation

Au début du XXIe siècle, le monde empruntait le chemin de la mondialisation, qui s’est concrétisée par l’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce en décembre 2001. Mais cette ère d’intégration mondiale plus étroite s’est fissurée et nous nous dirigeons aujourd’hui vers une voie géopolitique opposée.

La transition vers la démondialisation, ou vers une « réduction des risques », est le résultat d’une combinaison de facteurs. Une évolution sociopolitique majeure a éloigné les opinions politiques du centre et les a rapprochées des extrêmes, permettant à certains hommes politiques d’adopter des positions plus populistes telles que le protectionnisme. La croissance structurelle de la Chine a remis en question le statu quo du système international (centré sur les États-Unis), le divisant entre deux sources dominantes de pouvoir et d’influence. Enfin, la pandémie a mis en évidence la dépendance excessive de l’industrie à l’égard des capacités de production de la Chine.

Si les répercussions de la démondialisation sur le commerce mondial sont énormes, elle crée aussi de nouvelles opportunités intéressantes pour les investisseurs. D’autres pays, comme l’Inde, tirent profit des entreprises qui cherchent à limiter leur dépendance à l’égard de la Chine en tant que centre de production — la stratégie dite « Chine plus one ». Les gouvernements offrent des subventions considérables pour « relocaliser » certains secteurs essentiels sur le plan stratégique — ainsi, la loi américaine sur les semi-conducteurs et la science porte sur un montant de 280 milliards d’USD.

Dans ce monde géopolitique en transition, la vigilance est devenue un élément indispensable de la boîte à outils de l’investisseur.

Les effets secondaires sociaux

Les tendances démographiques ont un impact social tout aussi transformateur.

Le rajeunissement économique de l’Asie a permis à des millions de personnes de sortir de la pauvreté et d’accéder à la sécurité économique. En 2020, on estimait que 2 milliards d’Asiatiques appartenaient à la classe moyenne, un chiffre qui devrait atteindre 3,5 milliards d’ici à 2030 (contre 647 millions de personnes appartenant à la classe moyenne aux États-Unis en 2020).

La prospérité de ces pays a favorisé le passage de la vie rurale à la vie urbaine, ce qui s’est accompagné d’une transformation des habitudes de consommation dans la région. Au-delà de leur goût pour les marques de luxe, l’appétit des consommateurs asiatiques pour la viande et les fruits de mer devrait augmenter de 78 % d’ici à 2050. Si cette évolution risque d’accentuer la pression sur les ressources planétaires, elle a créé un marché florissant pour les marques occidentales bien établies.

Ailleurs dans le monde, de plus en plus de consommateurs délaissent les produits carnés au profit de substituts d’origine végétale. La tendance au végétalisme ou au flexitarisme moins rigoureux (qui consiste à manger occasionnellement de la viande ou des fruits de mer) a transformé l’industrie alimentaire. Les ventes de substituts de viande ou de produits laitiers à base de plante devraient passer de 29 milliards d’USD en 2020 à 162 milliards d’USD en 2030.

Dans le même temps, le vieillissement rapide de la population révolutionne la manière dont les services de santé sont fournis, et accélère l’adoption de nouvelles technologies ainsi que le développement de la médecine préventive.

Observer les évolutions démographiques à long terme peut constituer un angle d’investissement utile, car elles peuvent avoir des implications importantes pour le développement économique et social, ainsi que sur le plan écologique.

L’innovation industrielle

Collectivement, ces transitions simultanées provoquent des bouleversements massifs dans l’ensemble de l’industrie. Les entreprises doivent réagir à des changements géopolitiques ou environnementaux rapides et se tenir informées des dernières préférences des consommateurs et de leur appétit.

La transformation la plus importante pour le monde commercial est sans doute celle de l’innovation, tant scientifique que technologique. Tous les espoirs se portent sur les solutions innovantes qui permettront d’obtenir des résultats probants face aux nombreux défis auxquels le monde est confronté. Par exemple, la fusion nucléaire réalisera-t-elle son potentiel de fournir une énergie propre, sûre et quasi illimitée ? La technologie de l’ARNm peut-elle s’appuyer sur le succès des vaccins contre la COVID-19 pour développer d’autres vaccins essentiels ?

L’innovation la plus immédiate et la plus transformatrice sera peut-être le déploiement de l’intelligence artificielle. L’intelligence artificielle (IA) devrait avoir un impact considérable sur l’emploi, la génération de contenu, la sécurité des données, la consommation d’énergie et même la diversité et l’inclusion. Elle recèle le potentiel d’ouvrir de nouvelles voies de croissance pour les entreprises et de les aider à devenir plus rentables. Mais, face à de tels bouleversements, certaines entreprises seront inévitablement supplantées si elles ne s’adaptent pas assez rapidement. Qui plus est, l’IA suscite déjà des craintes quant à la robotisation des emplois, au déplacement de la main-d’œuvre et au risque de subversion et d’utilisation abusive. Il est donc essentiel de placer cette technologie dans un cadre ESG plus large.

Les investisseurs seraient bien avisés de suivre de près l’évolution rapide de ce monde technologique, tout en se méfiant d’un battage médiatique et d’une spéculation excessifs.

Une décennie de changement et d’action

Nous sommes au milieu d’une décennie décisive de changement, mais que nous devons aussi considérer comme une décennie d’action. Les gouvernements, les entreprises, les consommateurs et les investisseurs doivent agir pour comprendre et réagir face aux transitions souvent interconnectées auxquelles notre monde est confronté. L’inaction n’est tout simplement pas une option.

En matière d’investissement, les stratégies de transition adoptées par les entreprises doivent être analysées, non seulement pour identifier les leaders de demain, mais aussi celles qui ne parviendront pas à s’adapter.

Chez BNP Paribas Asset Management, nous pensons qu’une meilleure prise en compte des externalités, en particulier des facteurs sociaux et environnementaux, peut nous aider à être créateurs de valeur tout en rendant le monde meilleur. Nous entendons être un moteur de cette transformation et, pour ce faire, nous collaborons avec nos clients pour relever dès aujourd’hui les défis de demain.


Cet article a été réalisé par BNP Paribas Asset Management.

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