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Profiter des crédits carbone – Thèmes d’investissement Juin 2021 #2

Publié le 04 Juin 2021 - Mis à jour le 17 Décembre 2021

Moyen terme, risque élevé

Le marché du crédit carbone a le vent en poupe, la fixation des prix défraye la chronique dans le monde entier. Le marché européen des crédits carbone monte en puissance, les prix ayant doublé, affichant 45 EUR la tonne depuis novembre dernier. Des réglementations plus strictes ayant pour objectif une émission de carbone nette nulle vont doper la tarification des crédits carbone.

L’Europe, les États-Unis et la Chine augmentent leurs investissements afin de réduire leur dépendance énergétique vis-à-vis des combustibles fossiles, via une combinaison de production d’énergie solaire, éolienne, de biomasse et nucléaire.

Un monde de plus en plus éléctrique nécessitera une plus grande capacité de stockage en batteries industrielles à grande échelle pour fournir de l’électricité lorsque les conditions météorologiques ne permettent pas de produire de l’énergie solaire et éolienne. 

La course pour un objectif d’émission de carbone nulle s’accélère

L’Europe et les États-Unis se préparent à investir davantage pour atteindre l’objectif d’émissions de carbone nette nulle: Après le retour des États-Unis dans l’Accord de Paris sur le climat, le plan pour l’emploi du président Biden vise à améliorer les infrastructures vertes, notamment à réduire le niveau des émissions de gaz à effet de serre en 2005 aux États-Unis de 50 % d’ici 2030, et de 100 % d’ici 2050. Financé par des hausses de la fiscalité des particuliers et des entreprises, ce plan devrait stimuler nettement le secteur des énergies renouvelables aux États-Unis au cours des huit prochaines années.

De même, le Fonds de relance de l’Union européenne de 750 milliards d’euros a également pour objectif une transition verte (225 milliards d’EUR sur trois ans) dans l’économie européenne, en stimulant les investissements dans la production d’énergie solaire, éolienne et de biomasse nécessaire pour accompagner la hausse de la consommation d’éléctricité dans le monde.

Les actions des énergies renouvelables sont désormais moins surévaluées : les ETFs investis dans les énergies propres ont subi une forte correction depuis la mi-février, baissant de 35 à 40 % jusqu’aux plus bas niveaux récents des principaux indices S&P Global et Wilderhill Clean Energy. On peut se demander si les valeurs de l’énergie solaire, éolienne et de la biomasse étaient surévaluées et à leur plus haut au début de l’année. Dans tous les cas, les niveaux de prix sont plus raisonables aujourd’hui.

Depuis le début de l’année, les flux de capitaux continuent d’affluer vers les fonds ESG : Cette tendance structurelle ne montre pas de signes d’essoufflement. La corrélation entre l’indice des énergies propres et les valeurs de la Big Tech américaines (représentées par l’indice Nasdaq 100) reste très élevée. Il n’est donc pas surprenant que lorsque le secteur technologique se redresse, les valeurs de l’énergie propre rebondissent aussi.

Le prix des crédits carbone décollent : Le marché des crédits carbone de l’UE a discrètement bénéficié d’un marché haussier dynamique depuis novembre dernier, porté en partie par les programmes de l’UE visant à mettre en place un autre système d’échange de droits d’émission plus strict afin de réduire la production de carbone. Depuis novembre de l’année dernière, le prix des crédits carbone européens pour Décembre 2021 a doublé pour atteindre 45 EUR la tonne.

Tarifer les émissions de carbone n’est pas seulement un projet européen - des systèmes de crédits carbone existent en Californie, dans le Nord-Est des États-Unis et au Québec. En outre, la Chine a lancé son propre marché de quotas d’émissions de carbone cette année, qui devrait être le plus important du monde et concerner environ 3,3 milliards de tonnes de CO2. Il en résultera une pression supplémentaire sur les économies pour qu’elles s’orientent vers des sources d’énergie à faible émission de carbone, et favorisent des systèmes de captage et des plans de compensation du carbone.

Le 25 mai est une date clé : Les dirigeants de l’Union européenne se sont réunis à Bruxelles pour une session extraordinaire afin de discuter de la manière d’atteindre l’objectif collectif du bloc de l’UE pour 2030 : réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % par rapport aux niveaux de 1990. Ils ont envisagé de créer un système supplémentaire d’incitations à la réduction de la pollution pour les bâtiments et le transport routier, stimulant la demande de crédits carbone de l’UE.

Attention aux Verts allemands en septembre : Une victoire des Verts lors des prochaines élections législatives allemandes du 26 septembre (au cours desquelles ce parti pourrait devenir un partenaire clé de la coalition au pouvoir) pourrait accélérer la transition du pays vers l’élimination progressive des véhicules à moteur à combustion interne (réduisant ainsi la demande de pétrole) et renforcer le soutien à la hausse des prix du CO2.

Une transition écologique par étapes

Abandonner les combustibles fossiles à court terme est loin d’étre une réalité. Dans la mesure où l’âge moyen des voitures européennes est de 11,5 ans, nous ne conduirons pas tous des voitures électriques ou hybrides avant de nombreuses années.

Les biocarburants, tels que le biodiesel et le bioéthanol, restent une solution à moyen terme plus verte pour les véhicules fonctionnant avec un moteur à combustion interne.

Comment investir dans cette thématique?: Prendre une exposition aux entreprises à faible émission de carbone, à l’efficacité énergétique, aux entreprises positivement exposées aux crédits carbone, les raffineurs de biocarburants, les programmes de compensation du carbone y compris le carbone bleu, les technologies de captage du carbone et les batteries et métaux permettant l’électrification des systèmes de stockage de l’électricité.

L’électrification de l’économie mondiale prendra des années

Nous n’allons pas tous conduire des voitures Tesla du jour au lendemain : En dehors du fait que les voitures Tesla sont encore relativement chères et comparativement peu fiables (selon l’enquête 2021 de JD Power), n’oublions pas que nous ne conduisons pas tous des voitures neuves. La durée de vie moyenne des voitures en circulation est de 11,5 ans en Europe et de 12 ans aux États-Unis. Celle-ci devrait en fait plutôt augmenter cette année, compte tenu de la pénurie de semi-conducteurs qui ralentit la production de voitures neuves partout dans le monde.

Les biocarburants restent une étape préalable importante au tout-éléctrique : Les véhicules lourds et relativement anciens peuvent quand même devenir plus écologiques en utilisant davantage de biocarburants, sous la forme de bioéthanol ou de biodiesel fabriqués à partir de pâte de bois, de blé ou de maïs. Les raffineurs de biocarburants au sein du secteur du pétrole et du gaz sont donc des sociétés pétrolières « vertes », essentielles pour rendre les voitures et les camions existants plus respectueux de l’environnement.

Utiliser les métaux de la famille du platine pour réduire la pollution : En Europe et en Chine, des réglementations plus strictes en matière d’émissions des véhicules accélèrent la demande de métaux précieux clés - platine, palladium et rhodium - utilisés dans les convertisseurs catalytiques des voitures à moteur à combustion interne afin de réduire la pollution dans les villes.

Hausse de la demande des métaux servant à fabriquer les batteries de véhicules électriques et d’infrastructures vertes : Les prix des principaux métaux de base liés à l’électrification, tels que le cuivre, le nickel, l’aluminium, le lithium et l’étain ont tous augmenté d’au moins 50 % depuis avril 2020, l’offre ayant dépassé la demande grâce aux véhicules électriques et aux énergies renouvelables.

Selon la Banque mondiale, une augmentation de la demande pouvant atteindre 500 % est prévue pour certains de ces métaux, en particulier ceux utilisés dans les technologies de stockage de l’énergie, telles que le lithium, le graphite et le cobalt. En 2050, la demande annuelle de nickel provenant uniquement des technologies de l’énergie pourrait égaler la production mondiale totale de nickel en 2018. La demande supplémentaire de métaux de base et précieux utilisés dans la production et le stockage de l’énergie (comme l’argent) sera très importante.

Captage et stockage du carbone (CSC) et compensation du carbone, comme le carbone bleu : Investir dans des projets de captage et de compensation du carbone sont deux solutions pragmatiques pour réduire l’empreinte carbone aujourd’hui. Le captage du carbone fait référence à une chaîne de technologies diverses qui peuvent empêcher les rejets de CO2 produit par les principales usines et centrales électriques dans l’atmosphère qui contribuent au réchauffement mondial. La première étape consiste à équiper les cheminées des usines de filtres à solvant, qui piègent les émissions de carbone avant qu’elles ne s’échappent. Le gaz peut ensuite être conduit vers des endroits où il peut être utilisé ou stocké. La majorité du dioxyde de carbone sera injecté profondément sous terre (par exemple dans des mines ou des puits de pétrole abandonnés).

La compensation du carbone, y compris les projets Carbone bleu, permet de compenser les émissions de carbone en investissant dans des habitats naturels capables d’absorber le CO2, par exemple en finançant la plantation de nouvelles forêts, ou encore par la création et l’entretien d’écosystèmes de carbone bleu côtiers, tels que les marais à mangrove, les marais salants et les herbiers marins.

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