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Aliments d’origine végétale : la nouvelle révolution alimentaire ?

Publié le 08 Juillet 2021 - Mis à jour le 15 Septembre 2021

L’industrie agroalimentaire est en passe de connaître un bouleversement. Comme pour d’autres tendances révolutionnaires, la technologie joue un rôle déterminant dans ce changement potentiel grâce aux évolutions rapides dans le domaine des protéines alternatives ou des aliments d’origine végétale. Toutefois, la demande d’aliments de substitution est stimulée par l’évolution des préférences des consommateurs, qui s’inquiètent de plus en plus des conséquences d’une consommation excessive de viande sur leur santé, de son impact sur le changement climatique et l’environnement et de la viabilité à long terme de la consommation de viande.

Cela laisse entrevoir de profonds changements quasiment inéluctables pour l’industrie agroalimentaire dans la décennie à venir. Or des opportunités d’investissement peuvent surgir dans tous les domaines en proie à des bouleversements. Nous examinons les forces qui sous-tendent cette nouvelle révolution alimentaire et la possibilité que les aliments d’origine végétale deviennent enfin prépondérants dans l’alimentation.Quelle est l’alternative ?Les produits alternatifs riches en protéines qui imitent la viande conventionnelle ne sont pas une nouveauté mais, il y a peu de temps encore, ils occupaient une petite place dans les rayons des supermarchés et les menus des restaurants. Cependant, le progrès technologique permet aujourd’hui aux aliments d’origine végétale de rivaliser avec les protéines animales en termes de goût, de texture et de prix, ce qui stimule la croissance de ce marché naissant appelé à gagner en popularité.

On trouve désormais des produits d’origine végétale ou à base de cellules animales, d’enzymes et d’autres organismes qui ont un goût similaire à la viande, aux œufs et aux produits laitiers. Bien souvent, ces aliments sont produits au moyen de méthodes propres et sans le moindre antibiotique et, de surcroît, leur empreinte environnementale est inférieure à celle des aliments issus de l’élevage traditionnel.

Même si les céréales et les légumes sont la principale source de protéines d’origine végétale, l’ingénierie biomédicale explore d’autres sources telles que la viande de culture : des produits à base de viande développés dans des laboratoires à partir de cellules obtenues à partir de tissu animal, du poisson de culture ou cellulaire qui permet d’accélérer la croissance des poissons jusqu’à ce qu’ils atteignent une taille propre à la consommation et constitue une solution tout à fait crédible à la surpêche, sans oublier les évolutions dans les protéines contenues dans les insectes ou les algues.

Flexitarisme, la nouvelle normalité

L’essor et l’amélioration des substituts à la viande sont intervenus à un moment où de nombreux consommateurs, notamment parmi les jeunes générations, s’efforcent de réduire l’apport en protéines animales dans leur alimentation. En janvier 2021, 14 % des 7,9 milliards d’habitants que comptait la Terre se déclaraient végétaliens ou végétarien1. Ce pourcentage est relativement faible mais il augmente rapidement : aux États-Unis, le nombre de végétaliens a augmenté de 600 % entre 2017 et 20182. Plus généralement, on trouve de plus en plus de flexitariens, c’est-à-dire des consommateurs dont le régime est principalement végétarien mais qui mangent occasionnellement de la viande ou du poisson.

L’augmentation de la demande d’aliments alternatifs a également fait augmenter le nombre d’articles disponibles : en 2018, le nombre de produits végétaliens en Europe a augmenté de 52 % par rapport à l’année précédente3. Même McDonald’s s’y est mis avec le burger McVegan, ce qui suggère que la transition du marché de niche au marché de masse est déjà bien engagée.

Une consommation raisonnée

Le poids accru des aliments d’origine végétale dans les habitudes alimentaires s’observe partout dans le monde, y compris dans les pays émergents. Qu’est-ce qui a engendré cette tendanceGroup, ce marché sera multiplié par sept ? Le sort des animaux a toujours été la raison traditionnellement avancée par ceux qui ne mangent pas de viande. Toutefois, la prise de conscience croissante des avantages substantiels pour la santé associés à un régime principalement végétarien, notamment la réduction du mauvais cholestérol (LDL) et la diminution du risque de maladies coronariennes est devenue un facteur essentiel. Tout comme l’inquiétude quant à l’impact environnemental considérable de la consommation de viande. Son « empreinte » accélère le changement climatique, la pollution, la déforestation, les émissions de méthane (le bétail représentant 15 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) et la perte de biodiversité)4. La pandémie a également mis au jour les mauvaises conditions de travail dans les abattoirs et les usines de transformation de viande, ou des foyers de contamination au Covid-19 sont apparus, perturbant ainsi la production, avec à la clé une certaine pénurie de viande.

Un changement de régime alimentaire en faveur des légumineuses, des haricots, des substituts de viande cultivés en laboratoire ou d’une alimentation végétalienne pourrait réduire l’effet de réchauffement climatique des GES et obliger à repenser un système alimentaire actuellement inefficace et nocif. Les fabricants de hamburgers à base de protéines alternatives affirment que l’empreinte carbone de leurs produits est inférieure de 90 % à celle d’un hamburger à base de bœuf, qu’ils utilisent 87 % d’eau en moins et 96 % de terres en moins. En effet, nous devrons peut-être tous adopter le régime flexitarien. Les scientifiques ont averti que pour maîtriser la hausse des températures mondiales, nous devons manger moins de viande, consommer moins de sucre et moins de lait et manger plus de légumes verts, de noix et de graines.

Transformer l’industrie agroalimentaire

Les experts suggèrent que le récent essor de l’industrie des protéines alternatives est appelé à se poursuivre, porté par la prise de conscience des consommateurs. Selon le Boston Consulting Group, ce marché sera multiplié par sept d’ici 20355 et représentera 11 % du marché global des protéines.

Selon les Nations Unies et la Banque mondiale, ce potentiel de croissance devrait transformer le marché mondial de la viande qui représente actuellement quelque 1 000 milliards de dollars. Des changements urgents sont nécessaires. On estime qu’avec le niveau actuel de production alimentaire, seule une moitié de la population mondiale à l’horizon 2050 verra ses besoins satisfaits. Les initiatives visant à réduire les émissions de CO2 et limiter le changement climatique devraient également accélérer cette tendance avec l’instauration de nouvelles règles pour aider les éleveurs à se reconvertir dans la production de protéines alternatives.

De nouveaux entrants révolutionnaires

Ce changement de régime alimentaire créera inévitablement des opportunités d’un bout à l’autre de la filière agroalimentaire. Les acteurs historiques de la production et de la transformation d’aliments doivent adapter leur modèle économique et les enseignes de distribution alimentaire facilitent l’accès à ces produits et en améliorent la visibilité. Les nouveaux entrants appliquent également des technologies innovantes telles que la biologie synthétique, le big data, l’intelligence artificielle (IA), l’apprentissage automatisé et la robotique pour encourager cette transformation.

L’ingénierie des microbes pour produire des protéines animales via la biologie synthétique, la technologie CRISPR (modification des gènes au sein des organismes) pour améliorer le goût des fruits et légumes, et la production de viande par agriculture cellulaire sont quelques-unes de ces nouvelles technologies. Des sources de protéines végétales sont également en cours de développement et le métabolisme des plantes peut être modifié pour produire des nutriments spécifiques.

Par ailleurs, il existe désormais des technologies pour affiner les initiatives actuelles et les nouvelles et leur faire franchir un palier, ce qui permettra au bout du compte parvenir à la parité avec la production de viande traditionnelle, autrement dit, le goût, la texture et le prix des protéines alternatives sont très proches de ceux des protéines animales.

Une opportunité d’investissement durable

Quand bien même la perspective d’un marché de 290 milliards de dollars à l’horizon 20356 ne suffirait pas à susciter l’intérêt des investisseurs, la production de protéines alternatives coche tant de cases du point de vue du développement durable qu’il s’agit d’un autre argument de poids.

Actuellement, le marché des aliments d’origine végétale est fragmenté et composé de nombreuses petites entreprises. Toutefois, ces entreprises attirent déjà le capital-risque et pourraient également constituer des cibles pour les acteurs historiques désireux de se repositionner en intégrant des marques de substituts de viande dans leur modèle économique. Selon le Good Food Institute, un organisme d’études sur les protéines alternatives qui fait également du lobbying, le financement des start-ups spécialisées dans les protéines alternatives s’est élevé à 3,1 milliards USD en 2020, contre 1 milliards USD l’année précédente7.

En plus de rendre la chaîne agroalimentaire durable, l’essor du marché des protéines alternatives la rend plus résiliente aux chocs sanitaires et économiques. En effet, le cours de bourse de ces entreprises devrait être très peu exposé aux récessions et aux aléas de la conjoncture, ce qui est un atout dans le contexte économique de la Grande Instabilité.

Une solution à plusieurs problèmes du monde

Les aliments d’origine végétale et les protéines alternatives offrent une solution à quelques-uns des enjeux les plus pressants du monde : nourrir de manière durable une population mondiale qui augmente, réduire les émissions de CO2 liées à la chaîne agroalimentaire, lutter contre des problèmes de santé comme la prévalence grandissante de l’obésité et prendre en compte les questions éthiques de l’élevage intensif et du bien-être animal. Outre le potentiel de croissance du secteur, l’essor de la consommation raisonnée et ses résultats en matière ESG confirment qu’il s’agit d’un thème d’investissement enthousiasmant.

La transformation de l’industrie agroalimentaire marquera une rupture or cette dernière crée des opportunités pour les investisseurs qui aiment l’investigation. Chez BNP Paribas Asset Management, notre stratégie axée sur l’alimentation durable vise à découvrir ces entreprises alimentaires qui apportent des solutions concrètes à des problèmes environnementaux spécifiques. Nous considérons qu’une stratégie de ce type convient bien aux investisseurs de long terme soucieux des enjeux sociaux et environnementaux, qui cherchent à gagner de l’argent en investissant dans des entreprises qui mettent au point des solutions permettant, par exemple, de réduire la pollution, de lutter contre le changement climatique ou de produire des aliments de meilleure qualité.

L’entreprise mentionnée ci-dessus l’est uniquement à titre d’illustration et ceci ne constitue ni une sollicitation d’achat ni un conseil ou une recommandation d’investissement.

1https://wtvox.com/lifestyle/2019-the-world-of-vegan-but-how-many-vegans-are-in-the-world/#:~:text=Number%20of%20Vegans%20In%20The%20World%202020&text=Based%20on%20the%20most%20recent,world%20is%20approx%2079%20million
2https://wtvox.com/lifestyle/2019-the-world-of-vegan-but-how-many-vegans-are-in-the-world/#:~:text=Number%20of%20Vegans%20In%20The%20World%202020&text=Based%20on%20the%20most%20recent,world%20is%20approx%2079%20million
3Part des nouveaux produits végans lancés, Statista 2020.
4https://investors-corner.bnpparibas-am.com/investing/food-from-an-environmental-burden-to-a-lighter-hoofprint/
5Pour alimenter la réflexion : La transformation des protéines, 2021
6Pour alimenter la réflexion : La transformation des protéines, 2021
7https://www.ft.com/content/a9916e57-1b1c-4484-a5e0-576a5ecd3182

Article extrait du site BNP Paribas Asset Management

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